Cathy Beauvallet et Elsie Herberstein, toutes deux dessinatrices de reportage, nous donnent un aperçu d’une pratique devenue populaire : le carnet de voyage, en puisant ses sources dans l’histoire. En Europe, c’est à la Renaissance que l’on date l’origine du carnet de voyage par la volonté humaniste de regarder l’homme dans son univers. Dürer, Breughel ou Vinci croquent déjà dans des carnets. C’est cette volonté de s’ouvrir au monde et de le comprendre, qui poussera les premiers explorateurs à s’associer avec des dessinateurs pour rapporter des traces de ces nouveaux mondes. Dans ces voyages, des naturalistes tels que Duplessis, Buffon ou Darwin dessinent la faune et la flore qu’ils découvrent, puis commentent et annotent les dessins. C’est l’aube du grand reportage. Depuis les premiers carnets d’observation, aux carnets d’exploration, puis carnets de témoignages (carnets de guerre), jusqu’aux carnets touristiques d’aujourd’hui, c’est chaque fois la volonté de garder une trace personnelle d’un lieu ou d’une expérience vécue.
Carelman, le sur-réaliste
CONFÉRENCE Samedi 9 novembre 2024 à 18h
Par Olivier Barrot
Plus vrai que le vrai : Jacques Carelman (né à Marseille en 1929, mort à Argenteuil en 2012), chirurgien-dentiste de son état, a inventé un genre littéraire et pictural illustré par les deux volumes de son « Catalogue d’objets introuvables » (1969, 1976). Se souvenant du catalogue d’outils de Manufrance, il dessine avec une précision maniaque des objets purement imaginaires, commentés avec un sérieux imperturbable. Ainsi du « porte-plume fourchette, qui permet aux employés de bureau de prendre leur repas de midi sur leur lieu de travail » ou du « sac de couchage sur pied, pourquoi le camping serait-il synonyme d’inconfort ? », Carelman, également affichiste et décorateur, adepte de l’effet de réel comme Magritte, nous ferait presque croire à la pseudo-vraisemblance que lui inspire sa fantaisie : c’est très fort et très drôle !
Georges Braque, un génie silencieux
CONFÉRENCE Samedi 14 octobre 2023 à 15h
Par Marie-Laure Ruis-Maugis
Georges Braque, né à Argenteuil en 1882 et mort à Paris en 1963, fut à la fois un immense peintre et un homme d’une grande discrétion, confinant parfois à l’effacement. En effet, il ne défraya jamais la chronique mondaine, ni ne mena le moindre tapage. Tout le contraire de Pablo Picasso ! S’il fit parfois scandale au début de sa carrière, c’est que la nouveauté radicale de son travail décontenançait ; fauve, puis cubiste mais refusant, après le traumatisme de la Première Guerre, toute récupération ou adhésion à un mouvement. Il fut pourtant un incroyable découvreur et un audacieux dans ses innovations : lettres au pochoir, collages, huile et sable, c’est à lui qu’on le doit. Le poète Blaise Cendrars avait vu juste qui, très tôt, désigna Braque comme un « pur » et un « janséniste », tant le monde de Braque est à la fois grand ouvert et secret. On n’entre pas dans sa peinture comme dans un moulin ou en territoire conquis : l’amitié de ses œuvres ne se gagne que par un regard approfondi, que par le temps de prendre le temps. Alors, nous prendrons le temps…
L'œuvre d'Édouard Pignon
CONFÉRENCE Samedi 13 mai 2023 à 19h
Par Philippe Bouchet
Historien de l'art, commissaire d'exposition et expert de l'art d'après-guerre, Philippe Bouchet consacre ses recherches à Edouard Pignon dont il est aujourd'hui le spécialiste. Découvrez comment "L'Homme de XXe siècle" monumentale fresque installée à l'entré de la ville, à été conçue. L'œuvre d'Édouard Pignon, abondante, difficilement classable, se développe par séries autour de thèmes divers qui se succèdent ou se déploient simultanément, parfois s'enchevêtrent : drames de la condition ouvrière, voiles des bateaux et troncs d'olivier, travaux des paysans, combats de coqs, horreur des guerres, plongeurs nus et plages solaires. Avec Picasso, dont il est l'intime pendant trois décennies, il lutte dans les années 1950 contre le systématisme du réalisme socialiste, sans pour autant rejoindre ses amis peintres non figuratifs avec lesquels il a très fréquemment exposé à partir des années 1940 en France et à l’étranger.
Le kit graphique
CONFÉRENCE Samedi 22 octobre 2022 à 19h
Par Valérie Yobé
Le kit graphique propose aux enseignants ainsi qu’aux élèves un ensemble d’ateliers, d’outils et d’informations pour la pratique du design social à l’école primaire. Ce kit permettra aux élèves de se sensibiliser à une pratique des arts engagés pour s’exprimer et expliciter leurs opinions sur une problématique sociale actuelle. Par leur voix unique et collective, ils contribueront à l’innovation et au changement sur une thématique ou un sujet phare du moment. Le kit révèle le potentiel de la pratique des arts engagés dès le troisième cycle du primaire. Il est constitué d’un livret — ressource à l’intention des enseignantes et des enseignants — proposant une série de huit ateliers avec l’option de divers scénarios quant à leur réalisation complète ou sélective selon une logique propre aux dispositifs proposés. Ils sont à utiliser avec le groupe classe pour aborder avec les élèves les notions clés du design social. Ce kit souhaite contribuer à la sensibilisation des élèves en leur apportant des clés de lecture des signes qui les entourent en leur proposant une pratique concrète, axée sur la co-création.